Early days Maritime Life Sperry Univac
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Early days of Data Processing

Collège Sainte-Marie [1961-1968]

I came of age at a time of social upheaval in Quebec. For four centuries, the Catholic Church imposed its conservative, rigid perspective on Quebec society. The Church had a negative effect on Quebec's development. In the 1960's, the Révolution Tranquille changed things, secularising society and demoting the Church's influence. My mother was modern and liberated, but her origins were reflected in her choice of my education. The professions with traditional prestige were doctor, lawyer or notary. That required latin, which was taught at the collèges classiques, where grades 8 through 15 were called Elements Latins, Syntaxe, Méthode, Versification, Belles-Lettres, Rhétorique, Philosophie I and II.

It was a privilege to have been accepted at Sainte-Marie. Pierre Trudeau (former Canadian Prime Minister) studied at its sister institution, Collège Bréboeuf. However, my heart was in science, not the humanities. I regret the six years I spent learning latin, which I loathed, not to mention two years of classical greek. All I remember is ta dzoa trekhei, "the animals are running", and oukh elabon polin, elpis ephe kaka ("they did not attack the city, the omens were bad"). The latter is a hilarious if scatological pun in french.

I am grateful to some excellent teachers for the work habits they instilled in me: Father Arcade Gingras (Humanities), Gilles Marsolais (Litterature), Claude Dubé (Math), Michel Farley (French), Father Pierre Ringuet. I remember Mr. Thomas (Math) pounding so hard on the blackboard that little flecks of chalk would flutter down.

Most of all, I am indebted to a charming lady, Mme Suzanne Urech-Vallet, who recommended me for enrollment in the summer math camp organized by the Association Canadienne-Française pour l'Avancement des Sciences (ACFAS). I have tried in vain to find her so I can express my deepest gratitude, but I have not been able to track her down.

I was always interested in technology. One of my favourite toys was the school physics lab's oscilloscope. I studied how each vowel, when spoken into a microphone, displayed a different waveform. I photographed the patterns in an early attempt at voice recognition.

J'ai atteint l'âge adulte à une époque de bouleversements sociaux au Québec. Pendant quatre siècles, l'église catholique a imposé sa vision conservatrice et rigide de la société québécoise. Son influence a freiné le développement de la province. Dans les années 1960, la Révolution tranquille a changé la donne, sécularisant la société et réduisant l'influence de l'église. Ma mère était moderne et émancipée, mais ses origines se sont reflétées dans son choix d'éducation. Les professions traditionnellement prestigieuses étaient médecin, avocat et notaire. Cela exigeait la connaissance du latin, enseigné dans les collèges classiques, où les classes de la 8e à la 15e portaient les titres suivants: éléments latins, Syntaxe, Méthode, Versification, Belles-Lettres, Rhétorique, Philosophie I et II.

Ce fut un privilège d'être admis à Sainte-Marie. Pierre Trudeau (ancien Premier ministre du Canada) a étudié dans son établissement partenaire, le Collège Bréboeuf. Cependant, ma passion était les sciences, non les lettres. Je regrette les six années passées à apprendre le latin, que je détestais, sans parler des deux années de grec ancien. Je ne me souviens que de ta dzoa trekhei, "les animaux courent", et de oukh elabon polin, elpis ephe kaka ("ils n'ont pas attaqué la ville, les présages étaient mauvais"). Cette dernière expression est un jeu de mots hilarant, quoique scatologique, en français.

Je suis reconnaissant à d'excellents professeurs pour les bonnes habitudes de travail qu'ils m'ont inculquées : le père Arcade Gingras (lettres), Gilles Marsolais (littérature), Claude Dubé (mathématiques), Michel Farley (français), le père Pierre Ringuet. Je me souviens de M. Thomas (mathématiques) qui tapait si fort sur le tableau noir que de petits éclats de craie en tombaient.

Je suis surtout redevable à une charmante dame, Mme Suzanne Urech-Vallet, qui m'a recommandé pour le camp d'été de mathématiques organisé par l'Association Canadienne-Française pour l'Avancement des Sciences (ACFAS). J'ai beau essayer de la retrouver pour lui exprimer ma profonde gratitude, je n'y parviens pas.

J'ai toujours été passionné par la technologie. Un de mes jouets préférés était l'oscilloscope du laboratoire de physique de l'école. J'étudiais comment chaque voyelle, prononcée dans un microphone, affichait une forme d'onde différente. Je photographiais ces formes d'onde, une première tentative de reconnaissance vocale.


In 1966 I participated in a science fair with Michel Bouchard. We built a computer with electric relays called ODEM (Ordinateur Digital Electro-Mecanique). We salvaged sealed mercury relays, and aircraft switches from a scrap yard. A mentor gave me the 24 volt power supply from a pinball machine. We had enough relays for a dozen memory words of five bits each. ODEM could add and subtract in two's-complement notation. We got an honorable mention.

The Montreal Metro subway went into operation in 1967, the year of Expo. Bus tickets were coated with a magnetic strip, but the transfers were punched with holes like computer paper tape. The holes represented the date and time the transfer had been issued. I gathered discarded transfers, studying the pattern of holes. Within a week, I had identified the coding scheme. To test my theory one day after school, I took a transfer that had been issued in the morning, taped some holes shut to represent the current time, and marched up to a turnstyle. With my heart pounding, I shoved the doctored transfer into the slot. Clunk! went the machine as it accepted the transfer and released the gate. What a thrill! I was a hit with my classmates as I issued them with counterfeit tickets. The amount saved was minor. It was the fun of outwitting the system that gave me satisfaction.

I prepared a template from a folded strip of tin can. I pre-drilled all the positions, then used a 5/32" bit to punch out daily transfers. The grinding soon enlarged the holes to the point where they were out of registration, so I ordered a custom punch from the U.S.

My first experience with computers was a FORTRAN course, on a CDC 3100, at the University of Montreal (July 1965). I used to love the interactive switches on the console, which enabled the operator or programmer to dynamically modify the behaviour of the program. I had great fun drawing optical illusions on the CalComp drum plotter.
I was one of group of teenagers that haunted the halls of the computer centre at all hours (a phenomenom well documented by Sherry Turkle in The Second Self). In those days, computers could only run a single job at a time. I ran so many programs and took up so much computer time that they kicked us out because we interefered with the Ph.Ds getting their work done.
God bless Dr. Jacques St Pierre, the Dean of the Math Dept., for giving us the opportunity to learn programming.

En 1966, j'ai participé à une exposition scientifique avec Michel Bouchard. Nous avons construit un ordinateur à relais électriques appelé ODEM (Ordinateur Numérique électro-Mécanique). Nous avons récupéré des relais à mercure scellés et des interrupteurs d'avion dans une casse. Un mentor m'a donné l'alimentation 24 volts d'un flipper. Nous avions assez de relais pour une douzaine de mots de mémoire de cinq bits chacun. L'ODEM pouvait additionner et soustraire en notation complément à deux. Nous avons reçu une mention honorable.

Le métro de Montréal a été mis en service en 1967, l'année de l'Expo. Les billets de bus étaient recouverts d'une bande magnétique, mais les titres de correspondance étaient perforés comme du ruban adhésif d'ordinateur. Les perforations représentaient la date et l'heure d'émission du titre. J'ai ramassé les titres usagés, étudiant la disposition des perforations. En une semaine, j'avais identifié le système de codage. Pour tester ma théorie, un jour après l'école, j'ai pris un titre émis le matin, j'ai bouché quelques perforations avec du ruban adhésif pour représenter l'heure actuelle et je me suis dirigé vers un tourniquet. Le cœur battant la chamade, j'ai glissé le ticket falsifié dans la fente. Clac ! La machine a accepté le ticket et a ouvert le guichet. Quelle sensation ! J'ai fait sensation auprès de mes camarades en leur distribuant de faux billets. L'économie réalisée était minime. C'est le plaisir de duper le système qui m'a procuré satisfaction.

J'ai préparé un gabarit à partir d'une bande de papier de boîte de conserve pliée. J'ai pré-percé tous les emplacements, puis utilisé un foret de 4 mm pour poinçonner les transferts journaliers. Le meulage a rapidement agrandi les trous au point qu'ils n'étaient plus alignés ; j'ai donc commandé un poinçon sur mesure aux états-Unis.

Ma première expérience avec les ordinateurs fut un cours de FORTRAN, sur un CDC 3100, à l'Université de Montréal (juillet 1965). J'adorais les commutateurs interactifs de la console, qui permettaient à l'opérateur ou au programmeur de modifier dynamiquement le comportement du programme. Je m'amusais beaucoup à dessiner des illusions d'optique sur le traceur à tambour du centre informatique.

Je faisais partie d'un groupe d'adolescents qui hantaient les couloirs du centre informatique à toute heure (un phénomène bien documenté par Sherry Turkle dans son ouvrage *The Second Self*). à cette époque, les ordinateurs ne pouvaient exécuter qu'une seule tâche à la fois. J'exécutais tellement de programmes et monopolisais tellement de temps de calcul qu'on nous a mis à la porte, car nous gênions le travail des doctorants.

Que Dieu bénisse le Dr Jacques St Pierre, doyen de la faculté de mathématiques ! Merci au département de nous avoir donné l'opportunité d'apprendre la programmation.


Math Camp, Séminaire de Joliette, July 1965 (Click to enlarge 1.1MB)
1 Huguette Desrochers [1] 11 Monique Gonthier [2] 21 André Ouimet [20] 31 Barry Narod, B.C. [1,2]
2 Gabriel Garneau [1,2] 12 Michel Boyer [25] 22 Jacques Désilets [20] 32 Ruth Côté [1]
3 Claude Boucher [1,2] 13 David Bullen, N.S. [1,2] 23 André Joubert [2] 33 Jim Kavanagh, ON [1,2]
4 Jean-Guy Camirand [1,2] 14 Gilles Fournier [1,2] 24 Claire St-Cyr [1] 34 Danièle Bernier [1]
5 Marie Lapalme [1] 15 Germaine Gatien, N.B. [2] 25 Claude Pichet [1] 35 Pierre Clouthier [2]
6 Diane Charbonneau [2] 16 Louise Gaudreau 26 Marcel Nobert [2] 36 Jacques Allard [1]
7 Diane Landry [1] 17 Denis Martel [1] 27 Pierre Reid [1] 37 Serge Hamelin [20]
8 Solange Groulx [1] 18 Linda Contré [1] 28 Robert Benoit [1]
9 Jean-Michel Collinge[1,2] 19 Louise Hallé [2] 29 Avrum Rosner, MB [1]
10 Louise Chrétien [1,2] 20 Reine Gagnon [1][20] 30 Ginette Simard [23]
[1]AR [2]PC

Instituto Americano / CUSO [1968-1969]

After getting a B.A., I was fed up with school and wanted to see the World. I had developed an interest in the Third World after hearing a chance lecture at McGill. The Canadian University Service Overseas (CUSO) seemed like a good opportunity to get involved. Plus it was a free ticket to an exotic place. I was unqualified and really had no business being there. After two months of intensive Spanish training in Moncton and Lima, I started teaching physics at the Instituto Americano in La Paz, Bolivia.

I followed in the footsteps on one of the most inspiring persons I have ever met. John Kierkegaard was just wrapping up his two-year stint with CUSO, and was teaching me the ropes. He had a genius for designing and building laboratory equipment with local materials. He built the student equipment for an entire lab with a hand drill and other simple tools. He could blow glass and make a Y-shape connector. Dribbling mercury in one branch, he would create an almost perfect vacuum by connecting the other branch to a glass tube, then deftly seal it shut with a propane flame. This was quite an achievement considering that at 12,000 ft., the thin air barely supported combustion. With a filament pinched at either end, the tubes made great 'neon' signs.

He synthesized bromine, poured it in a tube, then drew out the air to illustrate the rapid diffusion of a gas in a vacuum. He had a local crafstman hand-wind forty transformers. This was actually cheaper than importing them. He was a tough act to follow, and I never rose to his standard.

While in Bolivia in 1969, I wrote a school scheduling program on the IBM 1130 at the Universidad San Andres -- probably the highest university in the world.

Après avoir obtenu ma licence, j'en avais assez des études et je rêvais de découvrir le monde. Un cours auquel j'avais assisté par hasard à McGill avait éveillé mon intérêt pour le tiers monde. Le Service canadien des universités outre-mer (SUCO) me semblait une excellente occasion de m'engager. De plus, c'était un billet d'avion gratuit pour une destination exotique. Je n'avais aucune qualification et, en réalité, rien à faire là-bas. Après deux mois de formation intensive en espagnol à Moncton et à Lima, j'ai commencé à enseigner la physique à l'Instituto Americano de La Paz, en Bolivie.

J'ai suivi les traces de l'une des personnes les plus inspirantes que j'aie jamais rencontrées. John Kierkegaard venait de terminer son séjour de deux ans au SUCO et me formait. Il avait un don pour concevoir et fabriquer du matériel de laboratoire avec des matériaux locaux. Il avait construit tout le matériel nécessaire aux étudiants pour un laboratoire entier avec une simple perceuse et quelques outils rudimentaires. Il savait souffler le verre et fabriquer un raccord en Y. En faisant couler du mercure dans une branche, il créait un vide quasi parfait en reliant l'autre branche à un tube de verre, puis le scellait habilement avec une flamme de propane. C'était un véritable exploit, sachant qu'à 12,000 pieds d'altitude, l'air raréfié permettait à peine la combustion. Avec un filament pincé à chaque extrémité, les tubes servaient d'excellentes enseignes lumineuses.

Il synthétisait du brome, le versait dans un tube, puis en aspirait l'air pour illustrer la diffusion rapide d'un gaz dans le vide. Il avait fait bobiner à la main quarante transformateurs par un artisan local. C'était en fait moins cher que de les importer. Il était difficile de faire mieux, et je n'ai jamais atteint son niveau.

En 1969, pendant que j'étais en Bolivie, j'ai écrit un programme pour schéduler les cours sur un IBM 1130 à l'Université San Andrés, probablement l'université la plus haute du monde.


I got a copy of the Whole Earth Catalog and built a geodesic dome out of fence slats.

J'ai obtenu un exemplaire du Whole Earth Catalog et j'ai construit un dôme géodésique avec des lattes de clôture.


Maritime Life Assurance (1970-72)

I first saw a Univac 9200 when I started working at Maritime Life Insurance, in Halifax, Nova Scotia.

After spending two years in Bolivia with CUSO (Canadian Peace Corps), I had come to Halifax to meet my in-laws, intending to stay only two weeks. I had casually looked around for potential IT employers, and stumbled on an opening for an Assembler programmer. It was love at first sight.

The 9200 had a card reader, card punch, printer, and a bank of eight data lights and fifteen butterfly switches. That's it. No console, no monitor, no teletype. I learned to read hexadecimal with flash cards. See here (PDF) for more specs.

I arrived for my first day on the job just as they were hauling away old IBM 409 tabulators (with the oil pan on the floor), 083 sorters, and 052 duplicators.

The lights-and-switch interface was like magic: you felt you were at the interstice between hardware and software. The Assembler listings had the machine code on the left, with the op codes and the operand addresses: you couldn't get much closer to the hardware without a soldering iron. And it just didn't get better than this: you could step through the code one instruction at a time, inspect the operands, and change the value of bytes in memory. The power! The rush!

The Assembler was a primitive, two-pass system with a limit of four characters for variables and jump labels. Compiles could take 40 minutes or more, so in order to squeeze as many tests into one run, we would resort to patching the object decks with binary cards.

We had a 1001 card reader/collator, with two feeds and a combined speed of 2,000 cards/minute. What a racket it would make: picture a picker knife slamming 17 cards per second! When the cards jammed, it would create a mangled mess that would take 10 or 20 minutes to repair, meticulously re-creating cards on the keypunch, from shredded fragments. Sometimes the cards would get mashed up between pinch rollers, and smoke would billow from the 1001.

J'ai découvert l'Univac 9200 lorsque j'ai commencé à travailler chez Maritime Life Insurance, à Halifax, en Nouvelle-écosse.

Après avoir passé deux ans en Bolivie avec le CUSO (Corps canadien de la Paix), j'étais venu à Halifax pour rendre visite à ma belle-famille, ne prévoyant de rester que deux semaines. J'avais cherché un peu par hasard un employeur potentiel dans le secteur informatique et je suis tombé sur une offre pour un poste de programmeur assembleur. Ce fut le coup de foudre.

L'Univac 9200 était équipé d'un lecteur de cartes, d'une perforatrice, d'une imprimante, d'un panneau de huit voyants lumineux et de quinze interrupteurs papillon. C'est tout. Pas de console, pas d'écran, pas de téléscripteur. J'ai appris à lire l'hexadécimal avec des fiches. Voir ici (PDF) pour plus de détails techniques.

Je suis arrivé pour mon premier jour de travail juste au moment où ils emportaient de vieilles tabulatrices IBM 409 (avec le carter d'huile par terre), des trieuses 083 et des duplicatrices 052.

L'interface à voyants et interrupteurs était magique : on se sentait à la croisée du matériel et du logiciel. Les listes d'instructions de l'assembleur affichaient le code machine à gauche, avec les codes d'opération et les adresses des opérandes : difficile de faire plus proche du matériel sans fer à souder. Et c'était tout simplement génial : on pouvait parcourir le code instruction par instruction, examiner les opérandes et modifier la valeur des octets en mémoire. Quelle puissance ! Quelle sensation !

L'assembleur était un système primitif à deux passes, limité à quatre caractères pour les variables et les étiquettes de saut. Les compilations pouvaient prendre 40 minutes, voire plus. Pour effectuer un maximum de tests en une seule exécution, nous utilisions des cartes binaires pour modifier les paquets d'objets.

Nous avions un lecteur/assembleur de modèle 1001 à cartes, avec deux alimentations et une vitesse combinée de 2 000 cartes par minute. Quel vacarme ! Imaginez un couteau de cuisine en train d'insérer 17 cartes par seconde ! Lorsque les cartes se bloquaient, cela créait un véritable désastre qu'il fallait réparer pendant 10 à 20 minutes, en recréant méticuleusement des cartes à partir de fragments déchiquetés sur la perforatrice. Parfois, les cartes se retrouvaient écrasées entre les galets presseurs, et de la fumée s'échappait de la 1001.


We ran out of room on the 80-column cards. In order to increase the storage capacity without adding more cards (which would have doubled the duration of the master file updates), I invented the 240-column card by dividing each column into three groups of four rows. The four rows corresponded to binary values of 0000 to 1001, or zero to nine. This was the seventies (7 = 0111), so the cards looked like lace doilies.

It was a big day when we switched from the Serial Punch (50 cards/min.) to the noisy Row Punch, 200 cards/minute.

Our master file was 40,000 records, which were stored in twenty trays of 2,000 cards each. The operators had to haul these heavy trays back and forth, twice a day, to perform the Master File update. They developed some pretty strong arms. You also had to be very careful not to put the cards out of sequence, or you would get the dreaded 'sequence error' halt, with the binary lights lit up with the fatal message. That meant tediously flipping through the cards, manually looking for the place where an absent-minded operator had inserted a deck of cards in the wrong place, and re-do the Master File update, a two- to three-hour run.

We also handled paper tape. We had just been bought out by John Hancock Insurance of Boston. They were sending us paper tape containing health insurance transactions. My boss was too proud to ask for the specifications, so we had to reverse engineer the format by analysing hundreds of spools of paper tape.

We finally got magnetic tape. Five units, 800 BPI. It was a tremendous improvement, both in speed and reliability. Watching a five-tape sort, with reverse reading, was a wondrous sight. The heat was exhausted in a jet of air blown through the top. A ping-pong ball could hover above the tape drive, suspended in mid-air like magic.

I spent a lot of time, on week-ends, working alone in the computer room. One evening, prior to going into work, I had watched a Science-Fiction movie about a disc jockey who was alone in a radio station. It turns out this DJ had done some pretty bad things in his life, and had been relegated to a small, backwater station. As the show unfolds, he is trying to play some selections, but is being overridden with some spooky music. He gets annoyed, but does not catch the sinister tone of the unseen voice droning on about a sacrifice. Finally, he gets electrocuted on the power panel.

OK, so it's midnight, I'm alone in the computer room, the five big tape drive vacuum motors are humming loudly. All of a sudden I hear a deafening snap! snap! snap! All the tapes have been unloaded, and the ends of the tapes are slapping against the read heads, spinning uncontrollably. Talk about being startled.

What happened is the power had flickered, causing the tape drive to commence dismounting the tapes. I had never seen this happen before. This had not been the best night to experience this phenomenon.

Another time, I was brand new at the job, and most concerned not to screw up. I'm alone in the computer room, when all of a sudden I hear a high-pitched whine. I thought for sure I had broken the computer. I turn it off in a panic, and race home hoping no one would notice. It turns out a Hollerith card had slipped in between two cabinets, and had gotten caught in cooling fan.

Nous avons manqué de place sur les fiches à 80 colonnes. Afin d'augmenter la capacité de stockage sans ajouter de fiches (ce qui aurait doublé la durée des mises à jour du fichier maître), j'ai inventé la fiche à 240 colonnes en divisant chaque colonne en trois groupes de quatre lignes. Ces quatre lignes correspondaient aux valeurs binaires de 0000 à 1001, soit de zéro à neuf. C'était les années 70 (7 = 0111), et les fiches ressemblaient à des napperons en dentelle.

Le passage de la perforatrice série (50 fiches/min) à la perforatrice ligne, bruyante, à 200 fiches/min, fut un grand jour.

Notre fichier maître contenait 40 000 enregistrements, stockés dans vingt plateaux de 2 000 fiches chacun. Les opérateurs devaient transporter ces lourds plateaux deux fois par jour pour effectuer la mise à jour du fichier maître. Ils ont développé une force considérable dans les bras. Il fallait aussi veiller scrupuleusement à ne pas insérer les cartes dans le désordre, sous peine de l'arrêt brutal dû à l'erreur de séquence, les voyants binaires s'allumant avec le message fatal. Il fallait alors parcourir fastidieusement les cartes, rechercher manuellement l'endroit où un opérateur distrait avait inséré un paquet au mauvais endroit, et relancer la mise à jour du fichier maître, une opération de deux à trois heures.

Nous traitions également des bandes papier. Nous venions d'être rachetés par la compagnie d'assurance John Hancock de Boston. Ils nous envoyaient des bandes papier contenant des transactions d'assurance maladie. Mon chef, trop fier pour demander les spécifications, nous a obligés à reconstituer le format en analysant des centaines de bobines.

Nous avons finalement eu accès aux bandes magnétiques. Cinq unités, 800 BPI. Ce fut une amélioration considérable, tant en termes de vitesse que de fiabilité. Observer un trieur à cinq bandes, avec lecture inversée, était un spectacle fascinant. La chaleur était évacuée par un jet d'air soufflé par le haut. Une balle de ping-pong pouvait léviter au-dessus du lecteur de bande, comme suspendue dans les airs.

Je passais beaucoup de temps, le week-end, seul dans la salle informatique. Un soir, avant d'aller travailler, j'avais regardé un film de science-fiction sur un DJ seul dans une station de radio. Il s'avère que ce DJ avait fait des choses plutôt répréhensibles et qu'il avait été relégué à une petite station perdue au fin fond de la campagne. Au fil de l'émission, il essaie de passer des morceaux, mais une musique inquiétante couvre sa musique. Il s'agace, mais ne perçoit pas le ton sinistre de la voix invisible qui parle d'un sacrifice. Finalement, il s'électrocute sur le tableau électrique.

Bon, il est minuit, je suis seul dans la salle informatique, les cinq gros moteurs à vide du lecteur de bande ronronnent bruyamment. Soudain, j'entends un claquement assourdissant ! Claquement ! Claquement ! Toutes les bandes ont été déchargées et leurs extrémités claquent contre les têtes de lecture, tournant à toute vitesse. De quoi avoir la peur de ma vie !

Il y a eu une coupure de courant, ce qui a provoqué le démontage des bandes par le lecteur. Je n'avais jamais vu ça. Ce n'était vraiment pas le moment idéal pour assister à ce genre de situation.

Une autre fois, je venais de commencer ce travail et j'avais très peur de faire une bêtise. J'étais seul dans la salle informatique quand soudain j'ai entendu un sifflement aigu. J'étais persuadé d'avoir cassé l'ordinateur. Paniqué, je l'ai éteint et je suis rentré chez moi en courant, espérant que personne ne m'ait remarqué. Il s'est avéré qu'une carte Hollerith s'était glissée entre deux armoires et s'était coincée dans le ventilateur.

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